Do you speak Frikish ?

Mon excellent ami Jean-Luc Geoffroy vient d’écrire un article très sensé à propos de l’utilisation des langues. Il l’a fait hélas sur un site que je fréquente peu, à cause des nombreuses fautes de français et des tristes ragots qu’on y trouve. Mais bon…

Il a raison : nous sommes envahis par l’américain (qu’il appelle l’anglais) dans la plupart des domaines, y compris maintenant dans celui de la culture. Que faire ? Ne pas se laisser faire, tiens.

Quand je vais à Londres, je trouve normal, bien sûr, de parler anglais. Ailleurs, non. Je ne veux pas être complice de ce qui est en fait l’invasion du monde par les banques et le fric. Parfois, je n’ai pas le choix et je me résigne, pour survivre. Mais…

Mais comment admettre qu’en Italie on s’adresse à moi en principe en anglais ? Je réponds chaque fois, en italien, que je suis désolé, que je ne parle pas cette langue. On me regarde comme un être étrange venu d’ailleurs. Puis on sourit.

Je me souviens d’une altercation avec un employé des Chemins de fer allemands, dont je ne comprenais pas les explications. Comme je lui demandais s’il parlait français, il prit un air horrifié pour affirmer : "No, sir. German or english. Speak english, please." Je savais, bien sûr, que depuis la Libération, il n’y avait plus de salut dans la proche Germanie que si on parlait la langue des bons Américains.

Je continue ? Comment admettre qu’aux Pays-Bas, si vous parlez comme il se doit en néerlandais, on vous réponde toujours en anglais. ? Et si vous persistez, on soupire. Que croient-ils, ces Hollandais ? Que leur pays est plus grand s’ils parlent la langue de Mr. Trump ?

Dois-je parler de l’éducation donnée à nos jeunes ? Hors de l’anglais, pas de salut. Et cela jusque dans les plus fameuses universités !

Que faire ? Adopter la devise de nos Chasseurs ardennais : Résiste et mords.

Pourtant, une langue universelle, cela réduirait les barrières, supprimerait les conflits, non ? Pas sûr, pas sûr du tout.

Allez, je veux bien. Mais alors une langue pas tributaire des indices boursiers. Le latin, par exemple.

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4 Réponses to “Do you speak Frikish ?”

  1. Jean-Luc GEOFFROY Says:

    Latine loqueris? Etiam!
    Oui, je suis bien d’accord qu’il faut résister et mordre. Mais on passe vite pour une forme de demeuré si on fait mine de s’opposer à la domination de l’anglais. Les anglais ne sont plus en Europe (mais comme cette Europe n’a pas d’existence sauf quand elle fait des conneries, on ne sait pas si le départ des insulaires est important!) et on n’a plus à utiliser leur langue dans les milieux officiels. Il y a dans les pays européens asses de langues largement répandues pour qu’on choisisse l’une d’elle. Et notre culture, elle est tout de même fondée sur la langue française. Même si l’ouverture est non seulement permise mais aussi souhaitable. Pas dans de telles annonces cependant!

  2. DROHé Says:

    Merci, merci, merci ! Parler la langue maternelle n’exclut pas qu’on essaie à d’autres. Moi j’cause comme on m’a appris à la maison !

  3. DROHé Says:

    Putain ! au-dessus de mon commentaire en attente de modération, il est écrit DROHE Says : ah, ah, l’envahisseur est présent partout. Un véritable cancer ! J’hallucine ! Mort aux rosbeef !

  4. Fabien Dumont Says:

    Attention aux fautes d’orthographe, même dans les commentaires! (Pas pour toi, Claude, mais pour les autres.)
    Claude, tu as raison, comme toujours. Very raison. La mode de l’anglais se trouve déjà, le sais-tu, dans Proust. Dans la bouche, très précisément, d’une femme que le génial auteur qualifie de cocotte. Une cocotte est quelqu’un qui parsème ses propos de mots anglais, afin de paraître originale et dans le vent (pour être « in » dit-on aujourd’hui). Sauf que cette attitude, c’est du vent! Un article en ce sens se trouve bien évidemment dans mes succulents petits écrits philozozophiques…


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