police et éducation

Si les poètes ne s’occupent pas de la Cité, qui le fera ? Les politiciens, comme leur nom l’indique ? Hum, ils prouvent à chaque instant, pour la plupart, leur incompétence et leur manque de sens civique.
Récemment, à l’inauguration liégeoise d’un immeuble de la RTBF, un homme – invité officiellement – se fait embarquer par la police. Comment pourrait-il avoir une invitation non falsifiée, lui qui est né au Liban, d’origine syrienne, arabe donc suspect. Il n’avait d’ailleurs pas de costard.
Les poètes s’indignent.
Là-dessus ,la vox populi si stupide crie que pourtant il faut augmenter les effectifs policiers, quadriller nos villes… Refrain déjà entendu si souvent.
C’est vrai que sous ma fenêtre, les incivilités (mot à la mode) se multiplient, notamment de la part de jeunes à la peau bronzée. Et voilà, c’est parti. Jeunes, bronzés, donc voyous.
Victor Hugo l’avait pourtant compris il y a bien longtemps : ouvrir des écoles, c’est fermer des prisons. Ce n’est pas de flics supplémentaires donc qu’on a besoin, mais d’instituteurs, de classes moins peuplées, d’éducateurs mieux payés. Tous ceux qui pourraient remplacer des parents de moins en moins présents, de plus en plus inattentifs à l’éducation des petits d’hommes.
Mais un policier bien dressé est plus utile aux politiciens qu’un instit (peut-être un brin anarchiste, allez savoir).
On en reparle, chers lecteurs ?

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politique simple

Mes amis étrangers ont souvent du mal à comprendre les problèmes politiques de la Belgique.
Ils sont simples, pourtant : comment un gouvernement pourrait-il être mis sérieusement sur les rails avec des gens qui persistent à écrire trein au lieu de train ?

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retrouver Florence

Retrouver Florence. Retrouver une maîtresse si longtemps aimée puis délaissée. Tu lui avais tout sacrifié, Claudio, t’en souviens-tu ? Elle t’avait fait retrouver des amis d’autrefois, des gens qui rôdaient autour des Médicis, des terribles. A San Marco, tu avais revécu confusément des jours brûlants et tu avais su, dans la cellule de Savonarole, qu’un terrible secret vous liait. As-tu jamais su lequel ?
Des hauteurs de San Domenico, tu regardais celle qui était ta ville et tu l’aimais rouge et souveraine sous le soleil de midi, poudrée comme ta grand-mère et mystérieuse quand le soleil s’attardait sur Fiesole. Un jour, comme un pape, atterri à la sauvette entre deux trains à Santa Maria Novella, tu t’étais baissé vers le béton des quais pour un baiser que tu voulais passionné. Et puis. Et puis les amours disparaissent tout aussi étrangement qu’elles sont venues. Tu n’avais plus que Venise à la bouche et au coeur. C’était elle, la terre promise, éclatante au milieu des eaux.
Mais voici que le printemps t’a ramené en Toscane et tu as su que rien n’était fini. Elle attendait, plus belle que jamais. Quelques rides d’oliviers l’avaient rendue plus désirable encore que jadis. Tu n’as rien dit. Tu aurais pu pleurer.
Il te faudra dire à la Sérénissime qu’elle n’est plus qu’une autre aimée. Bien fait pour toi : quand on est sérieux, on ne tombe pas amoureux.

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Atomes…

Me voilà tout transformé car mon pharmacien vient de m’apprendre une bonne nouvelle : en cas d’incident nucléaire – mais cela peut-il arriver? – je ne risque absolument rien ! Je n’habite pas dans une zone à risques ! Je n’ai par conséquent pas droit aux comprimés d’iode. Ouf ! Évidemment, j’ai une pensée émue pour ceux qui habitent au bas de ma rue (rue Walthère Jamar, à Ans, pour ceux que cela intéresse). Eux, ils sont en danger ! Bien sûr, il leur suffirait de faire quelques mètres dans la célèbre côte d’Ans pour échapper aux radiations, mais en auront-ils le réflexe ou le courage (ça monte vraiment) ?

Moi, je ris de tous les alarmistes qui crient au danger. Ils ont tout prévu, nos gouvernants. Ils savent, eux, que les atomes n’ont pas tous les droits. De plus, comme je suis gaumais et pas liégeois, je ne risque doublement rien.

Mais cette histoire authentique est-elle vraiment une histoire drôle ?

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exécution très capitale

Le bourreau ce matin-là était retenu par une toux tenace. Je savais mieux que quiconque qu’était pourtant venue l’heure douce de mon exécution. Je suppliai qu’on trouve in extremis un remplaçant. Hélas, me dit-on, le remplaçant est en congé. J’insistai : Il faut m’exécuter ! S’il vous plaît !

Le juge commis d’office fut très aimable : « Écoutez, cher poète, exécutez-vous vous-même, nous gagnerons du temps et de l’argent. »

Il avait raison. Je m’exécutai donc.

Cette décision tout de suite me fit mal. Et puis cette hésitation entre la corde et la serpe me blessait cruellement l’amour-propre. Je le dis. Ma voix cependant fredonnait l’au revoir à la terre.

Mais j’avais mal. Alors, le juge (un homme bon et débonnaire) me dit à l’oreille : « Qu’importent vos souffrances puisque vous chantez. »

Toujours le même refrain, me dis-je in petto. Toute ma vie.

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