Quarante jours et quarante nuits, c’est long, pensait Noé.
Bien sûr, il n’avait pas eu une minute à lui. Des brebis à traire. Des écureuils qui voulaient des histoires. Le chat à qui donner des souris en chocolat. Et les mouettes qui perdaient le nord.
Non, pas une minute à rêver des plages.
Pourtant, très à bâbord, le Poète continuait à noircir des pages et des pages.
– Vous écrivez quoi ? demanda Noé.
– Des choses. Pour après. Des mots à dessiner dans le sable quand la terre sera de nouveau à nous.
– Et vous croyez que c’est utile ? demanda Noé.
– Je ne sais pas. Peut-être. Je crois.
samedi, 9-05-2020 à 5:13
Merci pour ce beau poème, Claude.